Le gouvernement du Malawi vient de mettre en vente son avion présidentiel, un jet privé de 14 places passagers, construit en 1998 et en bon état de fonctionnement. Ce n’est donc pas pour des soucis techniques que Lilongwe a pris cette décision, mais pour des considérations politiques et économiques. L’appel d’offre interviendra le 20 février de l’année en cours. Acheté à environ 13,3 millions de dollars il y a 5 ans par le précédent régime, cet avion de luxe, un Dessault Falcon 900, est devenu le symbole des excès d’un régime qui dilapide les ressources publiques au mépris de la misère du peuple. Le Malawi fait partie des pays pauvres d’Afrique, près de la moitié de la population nationale vit avec moins de 1 dollars par jour et la moitié du budget national est constitué d’aides internationales. Le pays est généralement cité comme l’un des plus corrompus au monde et sa dette publique s’élève à plus de 200% du PIB. Dès lors, l’achat du Dessault Falcon avait causé une indignation traversant les frontières du pays. Considéré comme la dérive d’une autocratie insouciante des réalités socio-économique de son pays, certains bailleurs de fonds avaient décidé de revoir à la baisse leurs aides économiques, pour rappeler à l’ordre le défunt président. Sur la liste des donateurs ayant décidé de sévir figurait la Grande-Bretagne. L’ancien colon avait décidé de supprimer une donation de 4,4 millions de dollars, faisant partie de son programme d’aide au développement pour le Malawi. A son arrivé au Pouvoir, l’actuelle présidente avait promis de vendre le jet, dans le cadre de la rationalisation des dépenses gouvernementales. Cette initiative marque donc une rupture de pratique entre l’ancien régime et le nouveau pouvoir en place qui tient à redorer le blason terni de l’autorité malawite.