Lors du référendum d’auto détermination du 9 au 15 janvier dernier, les Sud-Soudanais ont voté à la quasi-unanimité (98.83%) la sécession du Soudan. Le nouvel état s’appellera Sud Soudan. Son indépendance officielle sera proclamée le 9 juillet prochain, après 22 ans de guerre civile.
En devenant indépendant avec 8 millions d’habitants, le Sud Soudan rejoint également la liste des pays pétroliers sur le continent africain. Avec 500 000 barils produits par jour actuellement et près de 70% des réserves pétrolières totales de l’ « ancien Soudan » se trouvant dans sa zone, le nouveau pays sera potentiellement riche. Surtout quand on se rappelle que le pétrole représente 90% des exportations de l’ « ancien Soudan » et donc la première source de devises étrangères.
Cependant, le Sud Soudan ne pourra pas profiter de cette manne pétrolière sans la coopération du Nord à cause de son enclavement géographique. Les ressources pétrolières du Sud sont en effet exportées avec les pipelines du Nord. Tous deux dépendant largement des revenus du pétrole, les deux Soudan doivent s’entendre sur un accord de répartition égalitaire des profits des ressources énergétiques. La répartition actuelle entre le Nord et le Sud, 50% chacun, est appelé à évoluer, risquant de faire du pétrole un sujet de discorde majeur entre les deux voisins. Le Sud mettra en avant sa propriété sur le pétrole et le Nord, qui possède les raffineries et le port pétrolier, tentera d’imposer des droits de passage sur les pipelines.