Avant-hier dans l’après midi, la nouvelle tombait comme un tonner assourdissant aux oreilles des centrafricains à travers la planète. La président François Bozizé aurait pris la fuite et les rebelles de la Séléka seraient actuellement aux commandes à Bangui. Selon les sources locales, le président serait à l’étranger, dans un des pays voisins, probablement le Cameroun. Aux dires d’un chef rebelle, l’opération pour la prise de Bangui a commencé tôt le matin, aux environs de 7h30. L’armée régulière n’a pas opposé une forte résistance face à l’assaut rebelle et il a suffit de quelques heures pour que la capitale tombe. Lors des affrontements, le rapport de force était très clairement en faveur de la rébellion. Et pourtant, le pays sort à peine des négociations qui ont abouti à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Selon les analystes de la région, le gouvernement d’union nationale était très fragile et reposait sur des promesses difficiles à tenir pour les deux parties, au risque de céder du pouvoir à la partie en face. Il y a quelques jours, la partie rebelle s’est plein du non-respect des accords de Libreville par le clan Bozizé. Les rebelles ont alors décidé de reprendre les armes pour arracher le pouvoir par la force et installer un gouvernement de transition en attendant les élections. Avant les accords de Libreville, la rébellion présentait déjà une supériorité militaire sur l’armée régulière, voila pourquoi le président Bozizé avait accepté l’établissement d’un gouvernement d’union nationale. Cependant, l’ancien maître de Bangui a voulu pousser sa chance trop loin en usant de la diplomatie pour reprendre politiquement le dessus sur la composante rebelle dans le gouvernement d’union nationale. La chute du régime Bozizé a été suivie par des scènes de pillage où hommes armés et population ont assiégé des magasins et des maisons. D’autres encore ont tout simplement saccagé des biens matériels tels que les voitures.
La ville de Bangui aurait été plongée dans un chaos et la situation s’est empirée d’heure en heure. La communauté internationale a appelé la Séléka à vite rétablir l’ordre dans le pays avant que la situation ne dégénère d’avantage. En plus des 250 soldats français présents sur le territoire centrafricain, Paris aurait dépêché un contingent militaire de 350 hommes pour assurer la sécurité des ressortissants étrangers piégés par les affrontements.