Hier lundi, deux salariés de la compagnie minière BSGR ont été mis aux arrêts dans le cadre de la lutte contre la corruption. Une annonce faite par le ministère guinéen en charge de la Justice.
En fait, la BSGR était déjà dans le collimateur de la justice guinéenne : le gouvernement l’avait accusé de corruption lors de l’achat des blocs 1 et 2 de Simandou, l’important gisement de fer. D’après l’accusation, la société minière aurait soudoyé, en 2010, Mme Mamadie Touré, la veuve de l’ancien président guinéen Lansana Conté, afin de décrocher une licence. Ce document permettrait alors à la BSGR d’exploiter la moitié nord de Simandou. D’ailleurs, un des détenus n’est personne d’autre que le frère de l’ex-première dame de Guinée, Ibrahima Sory Touré en l’occurrence.
Occupant les fonctions de vice-président et directeur des relations publiques à la BSGR, il a été arrêté en compagnie d’Issaga Bangoura, en charge de la sécurité dans la compagnie minière. Comme cela a été précisé par voie de communiqué par le gouvernement, ces deux personnes font figure de « témoins clefs, devant être entendues dans le cadre de cette affaire ». Quoi qu’il en soit, une commission chargée par le gouvernement guinéen de vérifier la légalité des contrats miniers se prononcera sur le cas de la BSGR très prochainement.
Pendant plusieurs années, le secteur minier guinéen a toujours été caractérisé par son opacité. Les licences se sont souvent attribuées suivant les affinités avec le clan présidentiel. Avec la démocratisation de la Guinée et l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir, son gouvernement multiplie les efforts de lutte contre la corruption, particulièrement dans les mines.