Du fait de la croissance de la criminalité transversale dans la région de Grands Lacs, trois Etats dont la RDC, le Rwanda et le Burundi, par la voix de leurs ministres des affaires étrangères ont relevé la nécessité de créer un Cour qui aura la charge de s’occuper des auteurs des crimes dans ladite zone.
En effet, lors d’une récente réunion qui s’est tenue à Bujumbura,la capitale burundaise, les trois émissaires ont estimé que la création d’un tel instrument juridique dans une sphère aussi fortement divisée permettra de relever les défis qui sont leurs à leurs à savoir : l’instabilité et l’insécurité.
Bien que n’ayant encore pas défini les modalités de sa création, ni ses compétences, les différents représentants ont envisagé que cette Cour tienne un rôle clé dans le combat déjà mené par la Mission des Nations Unies au Congo (MONUSCO) contre les éléments rebelles comme ceux du M23.
Le Mouvement du 23 mars 2009, connu sous le nom du M23, est un groupe rebelle accusé de nombreuses violences contre les populations civiles des pays susvisés : ces accusations sont portées tant par les Organisations Non Gouvernementales, notamment Human Rights Watch que par le Tribunal Pénal International (TPI). Par exemple, selon les enquêtes de l’ONG, les membres du M23 sont responsables de crimes de guerre commis à grande échelle, y compris des exécutions sommaires, des viols et des recrutements de force.
Bref, quoiqu’elle soit une innovation, la Cour de justice semble s’imposer aux acteurs des Grands Lacs du fait de leurs intérêts communs ; ce que n’a d’ailleurs pas manqué de souligner Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu, en ces termes : « … il est nécessaire qu’on mette en place une Cour de justice… ».