Dans les coulisses de la célébration du cinquantenaire de l’Union Africaine (UA), de nombreuses voix se sont levées soit pour faire des loges à l’organisation soit pour lever un pan de voile sur ses échecs.
En donnant le coup d’envoi des travaux préparatoires au sommet des chefs d’Etat mercredi dernier,Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’UA,n’a pas manqué de relever quelques prouesses du continent. Dans un discours plein d’optimisme, elle a dit voir l’Afrique emprunter le chemin de la paix et de la prospérité. Cette assertion s’appuie, d’une part, sur le fait que sur une dizaine d’Etats à la forte croissance économique dans le monde, la majorité de ceux-ci sont africains. D’autre part, selon Mme Nkosazana, entre 2001 et 2010, le PIB du continent a atteint 4,4% par an ; pourcentage non négligeable puisqu’il rejoint celui de l’Asie.
A l’opposé, un autre tableau se dresse et met en exergue les échecs majeurs. Il s’agit, entre autres, de la cacophonie créée au sein de l’organisation sur la gestion du dossier du printemps arabe.Selon le sénégalais Pape Ibrahima Kane, l’UA a démontré son incapacité à gérer ses propres affaires au point que par exemple, dans le cas de la Lybie, il a fallu une intervention de l’ONU et de l’OTAN pour qu’un retour à la stabilité dans ce pays se fasse jour.
Par ailleurs, le projet de création des Etats-Unis d’Afrique est loin d’être réalisé et réalisable faute de leader qui porte en lui cette vision et qui soit capable d’entraîner les autres avec lui. De l’avis du président nigérien, pour réaliser le rêve de Nkrumah, il faut : « des valeurs et des hommes qui portent ces valeurs » ; car « comme dans une centrale nucléaire, il faut une masse critique afin de provoquer une réaction en chaîne ».
Bref, tous ne s’accordent forcément pas sur les résultats de l’Union Africaine après cinquante années d’existence et d’exercice. Pire encore, quelques Etats en sont présentement suspendus.