D’après certains témoignages, l’attaque de l’armée lancée contre le mouvement islamiste BokoHaram a entraîné le retour au bercail de nombreux Camerounais résidant au Nigéria. Une bonne partie de ces « refugiés » sont arrivés à Kolofata, une des provinces de l’extrême-nord du Cameroun.
Depuis près de deux semaines, les autorités nigérianes ont décidé d’en finir avec le terrorisme de BokoHaram : en ce moment, certains Etats nigérians considérés comme les quartiers généraux de la secte ont été placées en Etat d’urgence. Et, il est survenu certains affrontements violents, avec quelques morts. Une situation insupportable pour les autochtones et au-delà. Pour cause, bien de Camerounais ont décidé de rentrer : « un camion d’une centaine de personnes est arrivé dans le village de Gancé. Lorsque les identifications ont été fautes, il s’est avéré qu’au moins 80 personnes étaient des Camerounais », a confié à l’AFP le chef coutumier de Kolofata, en évoquant des faits datant d’une semaine environs. Le reste des arrivants n’était constitué que des Nigérians. A vrai dire, il est difficile de distinguer les Camerounais des Nigérians dans ce contexte frontalier, étant donné que certaines familles sont représentées de part et d’autre de la limite géographique.
Bien entendu, ces retours suscitent quelques inquiétudes. Parmi celles-ci, la question sanitaire se pose : à titre d’illustration, 8 cas de polio ont été diagnostiqués dans l’Etat nigérian de Borno, fief de BokoHaram. Malgré tous, la plupart des « refugiés » refusent de participer à l’opération de vaccination en cours à Kolofata. Par ailleurs, la certitude de l’identité et la nationalité de l’arrivant est un élément sécuritaire capital.