Depuis la semaine dernière, Conakry est perturbée par de violentes contestations liées à la tenue des prochaines élections législatives. Tentant de reprendre la situation en mains, le président guinéen Alpha Condé a décidé de limoger son ministre de l’Intérieur.
Rien ne va plus dans la capitale guinéenne. Pour preuve, de sources officielles, 12 personnes sont décédées et 89, blessées au cours des protestations organisées entre jeudi et dimanche derniers par l’opposition contre les législatives du 30 juin. Et, 7 des regrettés disparus sont tombés sous le coup de balles. Pire, ce bilan pourrait être, en réalité, plus lourd : les familles des victimes ainsi que certaines sources sanitaires le porteraient à 17 morts. Il fallait donc arrêter le massacre ; et, pour ce faire, une tête est tombée : le ministre guinéen de l’Intérieur, Maramany Cissé, a été démis de ces fonctions. Celles-ci seront dorénavant assumées par Madifing Diané. Cet ancien policier, qui a déjà occupé des fonctions ministérielles sous le régime de Lansana Conté, met ainsi fin à son actuel mandat d’ambassadeur accrédité au Sénégal, pour regagner d’urgence Conakry. Il aura certainement la charge de diligenter l’enquête promise par le gouvernement guinéen à l’opinion publique, choquée par tant de violences. Celles-ci se sont particulièrement concentrées dans les quartiers de Cosa et de Bambéto, réputés être des bastions de l’opposition. Cette famille politique milite, entre autres, pour changer l’entreprise en charge de la révision du fichier électoral.
Entre temps, le chef d’Etat guinéen, qui a dû écourter sa participation au sommet de l’Union Africaine à Addis Abeba, a lancé un message d’apaisement hier mardi à la radiotélévision publique. La suite des évènements indiquera si son discours a été entendu par le peuple.