L’armée a donné sa version des faits à propos de l’offensive qu’elle mène depuis la mi-mai contre Boko Haram. Alors que la secte contrôlait déjà certaines régions reculées, les militaires ont réussi à l’en déloger.
Cela avait tout l’air d’une opération séduction : des officiers nigérians ont permis à la presse de venir jusqu’à l’Etat de Borno, la région de départ de l’attaque et habituellement présentée comme le fief de Boko Haram. Par la même occasion, ils ont montré aux journalistes le butin constitué auprès des islamistes, à savoir de l’équipement militaire (lance-grenades, mitrailleuses, pick-up, etc). Mais, l’ouverture des responsables militaires avait des limites : en effet, les reporters conviés n’ont pas eu la certitude de la poursuite de l’offensive, conformément à la position officielle de l’armée. En outre, jusque-là, la communication par téléphone demeure interrompue dans cette région.
Du côté de la secte, c’est un autre son de cloche : par le biais d’une vidéo, son leader, Abubakar Shekau, a démenti certaines informations émanant des forces loyalistes et faisant état de la réussite de leur opération contre Boko Haram. Pour lui, les militaires nigérians ont déserté le front. Comme il fallait s’y attendre, la réponse officielle n’a pas tardé : « j’avais trois tâches à remplir avant d’arriver ici (la zone de Marte): occuper Marte, détruire toute activité de Boko Haram et ramener de l’ordre. La première et la seconde tâche ont été accomplies. Nous en sommes arrivés à la troisième », s’est réjouit le colonel Gabriel Olufemi Olorunyomi. Malgré cette avancée, l’Etat de Borno demeure toujours en état d’urgence, tout comme ceux de Yobe et d’Adamawa.