Les autorités malgaches viennent d’annoncer qu’ils reportaient la tenue des élections présidentielles d’un mois, à savoir le 23 aout de l’année en cours. Ce report serait du à un réajustement du calendrier pour permettre à la commission électorale de répondre à des contraintes financières et diplomatiques entre les différents partis en course. Le décret statuant sur cette modification des échéances a été adopté par le conseil des ministres et devra être validé par la commission et les Nations Unies, conformément à la feuille de route de sortie de crise actuellement en vigueur. A l’approche des échéances électorales, plusieurs irrégularités viennent attiser une tension qui pourrait conduire à un désengagement de la communauté internationale en causant une nouvelle crise.
La principale tension est encore celle des candidatures des trois ténors qui visent la chaise présidentielle. Selon la communauté internationale et le cabinet du premier ministre, ces candidatures sont irrecevables, et illégale. Pourtant la cour électorale du pays les a confirmé et les prétendants sont bien décidés à se présenter aux élections. La première candidature controversée est celle du président par intérim Andry Rajoelina. En effet, à l’amorce du processus de transition, celui-ci s’était engagé à ne pas se présenter comme candidat pour les prochaines élections. Maintenant qu’il est installé et qu’il tient les reines du pays, il est revenu sur ses engagements et a peser de tout son poids pour confirmer sa candidature. Les deux autres candidatures à problèmes sont celles de Lalao Ravalomanana, épouse de l’ancien président en exil Marc Ravalomanana, et de l’ancien chef de l’Etat Didier Ratsiraka. Selon la loi électorale, il faudrait avoir passé au moins les 6 derniers mois sur le territoire malgache pour pouvoir postuler et ce n’est pas le cas des deux candidats. Pour les observateurs, cette disposition était une manœuvre du président Andry Rajoelina pour disqualifier ses adversaires politiques qui avaient pourtant quitté le pays pour des raisons de sécurité très claires.
Si la communauté internationale venait à se désengager du processus, les élections perdraient de leur légitimité et la solution du conflit deviendrait militaire. Pour l’instant les forces militaires ainsi que les forces de l’ordre sont officiellement neutre et prennent position de la communauté internationale pour assurer un bon déroulement du processus électoral.