Cette semaine, la ville de Man (ouest) a été perturbée par une manifestation des ex-combattants de Côte d’Ivoire, réunis au sein d’un collectif de démobilisés. Leur réclamation reste la même : plus de considération, notamment, financière.
Ce dossier traîne depuis quelques années, au point d’exaspérer les premiers concernés, à savoir les ex-combattants. A son arrivée au pouvoir en mai 2011, Alassane Ouattara n’avait pas tardé à amorcer le processus de démobilisation. Bien entendu, celui-ci était assorti de promesses financières. Mais, en plein fonctionnement, la machine s’est quelque peu rouillée. Et, bien entendu, les conséquences ne se sont pas faites attendre. On peut même dire que la ville de Man a eu de la chance, n’étant paralysée que quelques heures lundi dernier. Ce n’était pas en avril le cas lors de la précédente manifestation de l’association des démobilisés, dont Bouaké avait été le théâtre. Durant deux jours, cette localité était inaccessible par son entrée sud : les 200 ex-combattants participant à cette action contestataire l’avaient simplement bouchée. En échange de sa réouverture, ils demandaient non seulement plus de considération de la part des décideurs politiques actuels mais également un chèque de 200 000 FCFA par personne.
En toute vraisemblance, c’est le nerf de la guerre. Pour cause, suivant ses engagements, le gouvernement ivoirien doit réinsérer pas moins de 64 000 ex-combattants. Cette opération coûte 187 millions de dollars environ, budget dont l’Etat ne dispose pas jusqu’à présent. Selon certaines indiscrétions, certaines autorités militaires enraieraient sciemment ou échangerait l’opportunité d’être démobilisé contre finances. Par ailleurs, le désarmement a un passé assez lourd dans la mesure où ce processus a été confié à différentes structures. Dans ce contexte, il est difficile de profiter des acquis de manière optimale.