D’après une source qui a requis l’anonymat, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ne sera pas en mesure d’organiser les élections législatives à la fin de ce mois, contrairement à une annonce antérieure du président guinéen.
Comme la majorité des observateurs le pressentaient, les législatives en Guinée ne devraient pas se tenir le 30 juin prochain. Cette date « n’est plus dans le programme de la CENI. Retenez que nous ne pourrons pas tenir le 30 juin comme l’avait indiqué le chef de l’Etat guinéen Alpha Condé ». Des propos d’une source de la Commission, donc proche du dossier. Et, de poursuivre, « c’est techniquement impossible » de tenir cette date, qui a été « choisie pour des raisons que nous ignorons parce qu’elle n’a pas fait l’objet de débat au sein de notre institution ». Cette attaque de front au président guinéen montre l’ambiance glaciale dans laquelle se prépare ce rendez-vous électoral.
Néanmoins, Alpha Condé a déclaré, la semaine dernière à , que le dernier mot à propos d’un éventuel report du scrutin revenait uniquement à la CENI. Une position qui contraste avec celle prise le 13 avril dernier : à cette date, le chef d’Etat guinéen signait un décret arrêtant la date des législatives. Et, jusqu’à nouvel ordre, ce texte est toujours en vigueur. Ce qui n’est pas de nature à calmer l’opposition guinéenne : cette famille politique, qui n’a pas été associée à l’établissement du calendrier des législatives, soupçonne le pouvoir en place de préparer des fraudes.
Initialement prévues dans l’intervalle des 6 mois suivant l’investiture d’Alpha Condé en 2010, les législatives vont, depuis, de report en report.