La police gambienne a annoncé lundi l’arrestation de deux anciens ministres, récemment démis de leurs fonctions sur décision présidentielle.
En Gambie, les hommes politiques peuvent passer très vite d’un statut à un autre. Pour preuve, C’est ce qui est arrivé à deux anciens hauts-responsables. Il s’agit de l’ex-ministre de la Justice, Lamin Jobarteh, et l’ex-ministre du Pétrole, Njogu Bah. Le premier a été révoqué à la fin du mois dernier, après un mandat entamé en février 2012. Il lui aurait été reproché d’avoir voulu relâcher des prisonniers arrêtés pour crimes. Présentement, M. Jobarteh est détenu par les services de renseignements à Banjul. Quant au second, il a été arrêté le jeudi dernier, soit un jour après sa démission : « il a été interpellé par des agents en civil et nous sommes sans nouvelle de lui depuis lors », a confié un de ses proches parents à l’AFP.
Jusque-là, les causes de l’arrestation de celui qui était considéré comme un des bras-droits du président gambien Yahya Jammeh demeurent inconnues. La liste des proches collaborateurs de M. Jammeh tombés en disgrâce est assez fournie. A titre d’exemple, l’année dernière, son ancien ministre de l’Information Amadou Scattred Janneh a été condamné à la prison à perpétuité pour avoir pris part à la distribution des t-shirts aux effigies contre la dictature. Quoi qu’il en soit, le chef de l’Etat gambien a déclaré ouvertement la guerre à la corruption, thème qu’il considère comme une priorité. Aussi, procède-t-il assez souvent à des remaniements.
En outre, le président Jammeh se charge lui-même de certains portefeuilles sensibles à l’instar du ministère de la Défense. Malgré cet activisme, il n’est pas du tout épargné par les critiques des organisations de défense des droits de l’Homme et des libertés publiques.