Le monde assiste a un phénomène que l’on croyait impossible jusque là, le procès en bonne et du forme d’un président en exercice ainsi que son vice-président. Initialement prévue pour le 9 du mois prochains, la cours pénale internationale (CPI) vient d’annoncer que le procès du chef d’Etat Kenyan a été reporté pour le 12 novembre. Selon la CPI, ce report s’explique par une demande de la défense qui veut plus de temps pour pouvoir préparer son dossier. La défense a expliqué que le procureur avait pris du retard dans la communication des preuves nécessaire au montage de son dossier.
L’affaire a été instruite l’année dernière lorsque la CPI a décidé de poursuivre les auteurs des émeutes et violences qui ont eu lieu après les élections qui avait maintenu le précédent régime au pouvoir il y a 5 ans. Ces affrontements avaient causés la mort de plus de 1000 personnes et occasionné le déplacement de plus de 600000 kenyans. Quand la CPI lance un mandat d’arrêt contre Uhuru Kenyatta, ce dernier n’est pas encore président du Kenya. Aux dernières élections, l’homme est élu président au suffrage universel de son pays. S’ouvre alors un cas d’école intéressant pour la justice internationale. Au regard de sa qualité de chef d’Etat, plusieurs analystes se pose la question de savoir dans quelle mesure est ce que l’homme pourra sérieusement être poursuivi. Plus encore, s’il venait à être reconnu coupable, sera t il transféré en prison alors qu’il reste chef d’Etat d’un pays souverain? La CPI jouera t elle au jeu de dupe en faisant trainer le procès jusqu’à ce que le président quitte ses fonctions.
Dans tous les cas l’ouverture du procès est désormais une fatalité, la CPI est décidé d’y aller avec vigueur et d’en faire un exemple. Le président kenyan est bel et bien poursuivi pour meurtre, viol et persécution tandis que son vice-président est accusé seulement de meurtre et persécution. Seule le temps donnera une réponse claire à ce qui s’annonce être un des grands procès de l’histoire de la CPI.