L’opposition zimbabwéenne vit très mal sa désillusion. La SADEC et l’Union Africaine ont été parmi les premiers à reconnaître la victoire du président Mugabe. Le président sud-africain a quant à lui félicité le président sortant pour sa victoire et la Chine appelle tous les partis à accepter la voix des urnes.
Par ailleurs les occidentaux de leur coté ont émis beaucoup de réserves en signalant les irrégularités qui ont ponctué le processus électoral mais personne n’a officiellement contesté et rejeté les résultats. Seul les Etats Unis ont été un peu plus explicite en affirmant que ces résultats n’étaient probablement pas l’expression de la volonté populaire zimbabwéenne. L’on attend encore ce que la cour constitutionnelle donnera comme réponse au recours de l’opposition. Et pourtant, l’opposition crie au hold-up électoral, le parti du premier ministre a introduit son recours pour contester les résultats par la voie légale. La crainte d’affrontement entre différents partisans comme aux élections précédentes temporise pour l’instant les ardeurs de Tsvangirai. Et du coté législatif, le parti au pouvoir a réussi à décrocher 160 sièges contre 49 seulement pour le MDC sur un total de 200 sièges. Le dernier ayant été arraché par un outsider. Avec plus de 2 tiers des sièges au parlement, Mugabe aura les mains libres pour gouverner le pays, même s’il fallait changer la constitution l’opposition ne saurait faire barrage du fait de leur minorité. Si les résultats sont validés, les risques d’émeutes s’amplifieront. D’autre part, avec Mugabe seul aux commandes, le pays risque de souffrir une nouvelle fois d’un isolement diplomatique voir économique.
Pour les analystes, il se pourrait bien que Mugabe ait gagné les élections parce que l’électeur zimbabwéen aurait été séduit par un discours stipulant tout simplement que « les ressources du pays appartiennent aux enfants du pays ». Avec l’indigénisation des ressources et d’autres promesses Mugabé a réussi à tourner l’élection en sa faveur. L’opposition dispose d’une semaine pour déposer un recours démontrant à la cour constitutionnelle qu’il y a eu falsification de listes électorales au point de fausser les résultats.