Hier soir, le président béninois Thomas Yayi Boni a dévoilé son nouveau gouvernement. Cette équipe est caractérisée par l’absence du poste de Premier ministre.
On peut difficilement faire plus imprévisible : il y a à peine 3 jours, le chef d’Etat béninois mettait brusquement fin au mandat de l’ensemble de son gouvernement. Et, tout aussi rapidement, il a concocté un Exécutif de remplacement. Cette fois-ci, exit le siège de Premier ministre – occupé alors par Pascal Iréné Koupaki -, qui, de plus, ne fait plus partie de la constitution béninoise. Mais, le même nombre de ministre sa été conservé, soit 26 portefeuilles. De ceux-ci, 13 sont issus de l’équipe précédente ; et, donc, autant de nouveaux venus, dont, entre autres, 5 femmes. Autre spécificité, M. Yayi Boni a décidé de confier la Défense, que lui-même dirigeait jusque-là, à une autre personnalité. Quoi qu’il en soit, ce gouvernement est intégralement constitué de membres de la majorité présidentielle.
Il faut dire que la célérité avec laquelle ce remaniement s’est déroulé a donné lieu à beaucoup de commentaires. Ainsi, à propos de l’éviction du chef du gouvernement, il semble qu’elle est due à « des désaccords » avec le Président, a confié, à l’AFP, un conseiller technique à la présidence. Dans son départ, M. Koupaki est notamment accompagné de M. Kogui N’Douro et de M. Reckya Madougou, respectivement anciens ministres des Affaires présidentielles et de la Justice. Ce trio faisait partie des hautes personnalités du pouvoir béninois, arrivés aux commandes en 2006 suite à la première élection de Thomas Yayi Boni. A noter que M. Koupaki et M. Madougou sont soupçonnés d’êtres proches à Patrice Talon, le businessman béninois accusé de tentative d’empoisonnement à l’endroit du chef d’Etat.