Afin de protester contre sa moindre représentativité dans la dernière équipe gouvernementale, le Mouvement Démocratique Nigérien (MODEN) a décidé d’en retirer tous les ministres issus de ses rangs. Un coup dur pour le pouvoir en place, qui perd ainsi son principal allié.
Ce n’est pas toutes les formations politiques qui adhèrent à l’union nationale, le MODEN en a donné la preuve. Tout a commencé mardi dernier lorsque le nouveau gouvernement concocté par le président nigérien Mahamadou Issoufou a été officiellement présenté : cet Exécutif a directement frappé l’opinion publique par son ouverture, manifeste par la présence de plusieurs opposants. Ce qui n’a vraisemblablement pas plu au MODEN, qui est reconnu comme l’un des principaux artisans de la victoire électorale du chef d’Etat en 2011 : « le MODEN décide de la suspension (de la participation) de ses ministres aux activités du gouvernement jusqu’à nouvel ordre », a-t-il déclaré via un communiqué de presse. Dans la suite, la formation politique dit ne pas avoir été consultée lors de la constitution du nouveau gouvernement. Aussi, a-t-il hérité « des strapontins » et « des ministères à coquille vide ». Malgré tout, ce parti a affirmé être disposé à « discuter » de son retour au gouvernement. A noter qu’il a été confié 7 portefeuilles au MODEN, contre 9 pour le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS) et 6 pour l’opposition.
Même cette dernière famille politique s’est attaquée au nouveau gouvernement. Seïni Oumarou, responsable du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD), a accusé le président nigérien de tenter de « déstabiliser » l’opposition. En effet, des cadres de sa formation politique ont été nommés dans l’équipe exécutive, « sans l’aval du parti » selon ses propres termes.