L’Agence mauricienne des statistiques vient de publier un rapport inquiétant sur l’évolution des salaires et celle du coût de la vie durant les 5 dernières années. L’agence a utilisé un modèle témoin d’une famille de 4 personnes, dont 2 adultes et 2 enfants. Il en ressort que les dépenses des foyers ont considérablement augmenté alors que le niveau des revenus n’a pas enregistré le même rythme. Au contraire, les écarts entre les salaires se sont encore creusés.
En effet, les 20% des ménages les plus aisés ont vu leur part de revenu croître pour engranger environ 47,4% du total des revenus contre 45,6% en 2007. Et pourtant, les 20% des ménages les plus pauvres ont, de leur côté, vu leur part de revenu passer de 6,1% à 5,4% de la masse totale au cours de la même période. Ces résultats inquiètent les observateurs étant donné qu’ils expriment une situation de paupérisation continue des plus pauvres, alors que l’équilibre devrait pencher pour une meilleure redistribution des richesses.
Pour ce qui est des dépenses moyennes, elles ont augmenté de près de 50% sur la période d’étude. Il y a 5 ans, un foyer type de 4 membres dépensait en moyenne 525 dollars pour subvenir à ses besoins alors qu’aujourd’hui, on les estime à 798 dollars. Cela représente effectivement une hausse généralisée de 50% sur les dépenses. Aussi, l’étude a permis de mettre en exergue une forte augmentation de trois types de dépenses. Au sommet de l’échelle celles liées à l’éducation, suite à la hausse des frais universitaires. Ensuite, viennent la santé et la communication.
A signaler que les employés du secteur privé semblent plus exposés à la pauvreté que ceux du secteur public. Néanmoins, indépendamment du secteur public ou privé, un foyer sur deux vit en-dessous du seuil de pauvreté des ménages estimé à 443,3 dollars. Les autorités mauriciennes devront ménager aucun effort pour pouvoir arriver à une meilleure répartition des richesses pour les différentes couches de la population.