Au Madagascar, le tournant est décisif. Après le premier tour des élections, deux candidats vont s’affronter pour le scrutin définitif qui accordera au pays un président élu démocratiquement depuis la crise. La date du scrutin est maintenue pour le 20 décembre et les deux candidats, Jean Louis Robinson et Hery Rajaonarimampianina ont déjà commencé les préparatifs pour le deuxième round.
S’ils avaient décidé d’agir en coulisse, les faiseurs des rois veulent déjà se positionner et commencent officiellement à briser les secrets de polichinelles qui circulaient déjà. En effet, le président de la transition Andry Rajoelina vient de mettre dans l’embarras Hery en expliquant officiellement, dans une interview accordé au journal Le Monde, qu’il avait agi dans l’ombre pour consolider la candidature de Hery et faire de lui son successeur.
Cette officialisation du soutien présidentielle fragilise la position de Hery. Selon les experts, la manière dont elle est annoncée montre que c’est Rajoelina qui tient la barque et non Hery. L’élégance politique de deux partenaires aurait dû conduire à une annonce conjointe de l’information.
Une chose est sûre :si Rajoelina arrive à décrocher ce poste, il détiendra entre ses mains tous les rouages de l’Etat pour se libérer de l’étau que semble vouloir serrer l’actuel président. Rajoelina voudrait-il peut être faire comme le président russe Poutine ? Hery n’est pas le candidat favori pour ce deuxième tour mais il conserve encore ses chances de remporter ce deuxième tour. Il est sorti deuxième au premier tour des élections avec seulement 15,93% des voix exprimées ,contre 21,10% en faveur de Robinson qui a décroché la première place. Personne n’a une position confortable et les deux candidats comptent désormais sur le report de voix pour réussir à franchir la barre de la majorité absolue.