Le Maroc est en train de faire un retour en force sur l’échiquier politique et diplomatique africain, un retour couplé d’une remarquable percée économique sur un bon nombre de marchés du continent noir.
Le Royaume chérifien avait claqué le 12 novembre 1984, la porte de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) dont il était membre fondateur, et ce en guise de protestation contre l’admission de la chimérique République arabe sahraouie démocratique proclamée par le Front Polisario.
Les Marocains attendent toujours que leurs pairs africains corrigent l’aberration d’admission d’une entité non reconnue par l’ONU avant de retourner dans le giron de l’organisation panafricaine.
Cela n’a pas empêché le Maroc, commente un diplomate africain basé à Rabat, d’être plus présent que par le passé sur la scène africaine et d’y assumer un rôle avant-gardiste aux plans politique, géostratégique, économique et même humanitaire à travers ses nombreux hôpitaux militaires de campagne et ses aides médicales et alimentaires.
L’importance du rôle marocain en Afrique, ajoute-t-il, s’est remarquablement manifestée dans le dénouement de la crise malienne.
Les importants entretiens que le Roi Mohammed VI actuellement en visite officielle à Washington, a déjà eus avec le chef de la diplomatie John Kerry et le ministre de la défense, Chuck Hagel à la veille de sa rencontre au sommet avec le président Barack Obama, donneront à coup sûr, plus de lustre et de poids au rôle du Maroc dans les efforts de stabilisation et de sécurisation du continent noir, ajoute le diplomate africain.
L’administration Obama semble être très préoccupée à l’instar de l’Union Européenne, par les turbulences que connaît l’Afrique du Nord, où les structures étatiques dans de nombreux pays sont en déliquescence et les pays subsahariens où persistent d’incontrôlables groupes terroristes armés qui y imposent un climat de terreur, d’insécurité et d’instabilité.
Pour Washington, explique le diplomate, le Maroc qui fait à plusieurs titres, l’exception dans cette zone de turbulences, constitue l’allié stratégique tout indiqué sur lequel Américains et Européens peuvent compter pour y rétablir l’ordre et immuniser toute cette région contre les menaces d’instabilité et des divers groupes terroristes. Encore faudra-t-il que Washington et Bruxelles décident de peser de tout leur poids sur l’Algérie, pour que l’adversaire numéro Un du Royaume chérifien, qui a montré ses faiblesses dans la crise malienne et le contrôle de ses propres frontières, se tienne à carreau.