La disparition de Mandela sonne peut-être le glas de la toute puissance de l’ANC sur le paysage politique. Icone de la lutte contre l’Apartheid et symbole de l’unité sud-africaine, la personnalité de Mandela suffisait à rallier les voix à l’ANC. Maintenant qu’il a tiré sa révérence, le parti va bien devoir voler tout seul sans bénéficier du propulseur Madiba. Déjà, 5 partis de l’opposition viennent de se réunir pour former une plate-forme commune censée faire pencher la balance face à l’ANC. Bien que l’Alliance démocratique (DA), principal parti de l’opposition, n’ait pas intégré le groupe, les analystes pensent que l’ANC devrait prendre au sérieux ces nouveaux changements qui s’opèrent sur l’échiquier politique sud-africain.
Le parti souffre déjà de ses propres démons sans même que la mort de Madiba vienne porter un coup à sa sérénité. Plusieurs scandales affaiblissent l’ANC, particulièrement ceux impliquant l’actuel président de la république, Jacob Zuma. Le dernier en liste est celui qui a été récemment publié sur le détournement présumé de près de 20 millions de dollars. Officiellement, cet argent aurait servi à rénover une de ses résidences. L’affaire vient renforcer les doutes des électeurs qui ont souvent entendu le nom du président cité dans plusieurs affaires de corruption. Un sondage d’opinion a été organisé et les résultats sont inquiétants pour le président. Selon les chiffres obtenus, environ 51% des électeurs de l’ANC pensent que Jacob Zuma devrait démissionner.
Toutefois, les opposants ne doivent pas crier victoire aussi facilement. L’ANC est certes fragilisé mais sa popularité reste sans conteste. Il dispose encore de bases solides et le souvenir de Mandela reste frais dans la mémoire de ses partisans. Néanmoins, la structure de l’électorat sud-africain est en train de changer probablement au détriment de l’ANC.