Les experts des Nations Unies chargés d’enquêter sur la situation à l’Est de la RD Congo ont dernièrement sorti le rapport définitif de leurs investigations pour l’année qui vient de s’achever. Une fois de plus, le rapport pointe du doigt le Rwanda et l’Ouganda comme instigateurs et soutiens du mouvement rebelle M23. Les FARDC, forces armées de la RDC ont également été cité dans le rapport comme portant part de responsabilité dans la déliquescence de la région.
Si les implications des FARDC et de l’Ouganda sont ponctuelles et limitées, celle du Rwanda serait constante. Le document fait état d’une implication directe de l’Etat Rwandais dans l’approvisionnement en armes. Le rapport va jusqu’à signaler quelques cas de participation directe des forces armées rwandaises en renfort aux troupes du M23. Et, ce, avec un arsenal militaire conséquent tel que des chars de combat. Le troisième mode d’aide identifié par le rapport concerne le recrutement de jeunes soldats au Rwanda, pour le compte du M23. Depuis les premiers textes qui ont pointé le Rwanda, Kigali n’a jamais cessé de démentir.
Pour les observateurs, les enjeux de cette guerre sont surtout géopolitiques et économiques. Contrairement aux revendications anthropologiques réclamées par les leaders officiels du M23, ce sont surtout les minerais à l’Est de la RDC qui sont l’objet de l’implication du Rwanda. Le M23 aura probablement été un pantin entre les mains du président Kagamé. Après l’aventure Laurent Désiré Kabila, le Rwanda s’est rendu compte qu’il pouvait bénéficier financièrement de l’instabilité qui régnait à l’est de son voisin en devenant exportateur de produits miniers dont certains n’apparaissent même pas sur sa liste de formation minéralurgique.
Maintenant que les M23 ont été vaincus avec le concours des forces des Nations Unies, Kigali est soupçonné de vouloir réveiller le mouvement.