L’opposition burkinabé n’a pas caché sa satisfaction après les nombreuses démissions annoncées dimanche dans le rang du parti au pouvoir, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP). D’autant plus que celles-ci concernent notamment des ténors de cette formation politique.
Le CDP s’est séparé dimanche de 75 de ses membres et pas des moindres. Parmi ceux-ci figurent des cadres à l’instar de Simon Compaoré, Salif Diallo, Roch Marc Christian Kaboré, entre autres qui ont assumé d’importantes responsabilités dans l’Etat. De quoi susciter des réjouissances au sein de l’opposition, au point que celle-ci a organisé lundi une conférence de presse à ce sujet. Cette sortie médiatique lui a officiellement servi, en dehors de la présentation des vœux, à décrire son programme pour 2014. A travers cela, certains observateurs entrevoient aussi et surtout la volonté de tirer profit de la période difficile que traverse le CDP. D’ailleurs, leur déclaration conjointe n’a pas fait de mystère à ce sujet. « Si les démissionnaires du CDP ont envie de venir travailler avec nous, qu ils soient les bienvenus ». Néanmoins, certains bruits de couloir laissent entendre que les anciens cadres du parti au pouvoir envisagent de lancer leur propre organisation. M. Kaboré informera l’opinion publique à ce sujet. En allant dans le sens de cette éventualité, d’aucuns doutent de la capacité de mobilisation des transfuges du CDP, étant donné que certains milieux, dont ceux de la société civile, reprochent bon nombre de travers à l’actuelle classe dirigeante.
Quant à leur ancienne famille politique, l’heure est à la reconstruction. Il se pourrait que le CDP se rapproche de l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération-Rassemblement Démocratique Africain (ADF/RDA), pour tenter de reprendre du poil de la bête assez rapidement.