Adversaires historiques depuis des siècles, l’Empire du milieu et celui du soleil levant viennent de trouver un autre terrain d’affrontement : L’Afrique. L’ambassadeur chinois auprès de l’Union Africaine s’est exprimé sur la tournée du premier ministre japonais sur le continent. Pour Pékin, il s’agit d’une campagne pour saper la diplomatie chinoise. Le choix de la période consacrée à sa tournée ainsi que des initiatives récemment lancées confortent la position de Pékin. Bien plus qu’une concurrence économique, la Chine considère que le Japon s’est ingénié à faire monter la tension.
Pour les analystes, Pékin décide enfin de répondre vigoureusement à Tokyo. Depuis l’année dernière, le Japon est en train d’organiser sa renaissance face à la Chine.
En effet, parallèlement à une politique économique visant à stabiliser puis dynamiser l’économie nippone, Tokyo a entrepris de renforcer l’armée et de consolider sa diplomatie régionale autour d’une solidarité antichinoise en Afrique.
Pékin sort son artillerie lourde et va jusqu’à mettre en garde la communauté internationale sur l’actuelle primature japonaise. Les conservateurs actuellement au pouvoir a Tokyo sont taxés de vouloir attiser la flamme d’un Japon militaire à l’image de l’avant guerre mondiale. Le premier objet non-dissimulé de ce bras de fer entre les deux géants d’Asie se rapporte au contrôle des îles Senkaku et maintenant c’est au tour de l’Afrique.
Par ailleurs, les dirigeants africains devraient saisir les enjeux de ce conflit et élaborer des politiques qui serviraient au mieux les intérêts économiques de leurs pays sans se faire ballotter par les deux protagonistes. Avec le front de l’Occident pour ralentir l’expansion chinoise, Pékin a plus que besoin de renforcer sa présence en Afrique. Or, pour se positionner en alternative et en concurrent sérieux de la Chine en Afrique, Tokyo va devoir investir à hauteur égale ou du moins comparable. Et tout ceci, pour le bonheur et le bien de l’Afrique.