En Guinée Bissau, mis à part le calme et la participation massive qui ont marqué les élections présidentielles et législatives du dimanche dernier, on pouvait lire partout le même sentiment presque chez tous les électeurs : redonner l’espoir à leur pays gangréné par les violences politico-militaires et la pauvreté qui l’ont transformé en plaque tournante du narcotrafic mondial.
Quelque 750 000 personnes étaient appelées aux urnes et si la plupart s’est mobilisée, c’est que ces élections sont cruciales pour en finir avec les coups d’Etat à répétition et changer l’image négative qu’a leur pays aux yeux de la communauté internationale.
Pour Paul Gomes, candidat indépendant aux élections présidentielles, interrogé par des journalistes de l’AFP, « la Guinée Bissau est aujourd’hui un pays meurtri qu’il faut remettre sur les rails ». Ancien directeur de la section Afrique subsaharienne de la Banque Mondiale, M. Gomes est en lice avec 12 autres candidats tandis que 15 partis politiques sont représentés aux législatives. Même si on lui attribue des chances non négligeables de remporter le scrutin, il a néanmoins assuré qu’une éventuelle défaite ne saurait être une raison de renoncer à la construction de son pays.
Après le coup d’Etat du 12 avril 2012 qui a interrompu le processus électoral entre les deux tours, la Guinée Bissau a été délaissée par la quasi-totalité de ses partenaires étrangers. Depuis lors, les échéances électorales ont été à maintes reprises reportées et le pays a dû subir de fortes pressions, notamment de la part de ses voisins de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEAO), pour que ce scrutin soit finalement organisé. Bien qu’aucun trouble n’ait été constaté pendant le déroulement du vote, les observateurs restent sur le qui-vive jusqu’à la publication des résultats.