Jeudi, le gouvernement zimbabwéen a annoncé sa volonté de réviser la loi dite « d’indigénisation », votée en 2007, après avoir contraint les entreprises étrangères à céder une partie de leurs actions à des investisseurs locaux.
Selon le ministre de l’Indigénisation Francis Nhema, le gouvernement a jugé bon de modifier cette loi afin de la rendre conforme à la nouvelle Constitution de 2013.
Le ministre des Finances Patrick Chinamasa a estimé, pour sa part, qu’il est nécessaire de réviser la loi pour la rendre plus attrayante aux yeux des investisseurs étrangers. Pour M. Chinamasa, il faut absolument maintenir la coopération gagnant-gagnant. Les investisseurs doivent pouvoir jouir pleinement de leurs affaires, sans se faire dépouiller de leur argent. « Lorsque les investisseurs viennent avec de l’argent, nous n’avons jamais dit que nous voulons une part de cet argent », a souligné M. Chinamasa.
Une fois la loi révisée, les investisseurs pourront retrouver leur investissement initial, et se faire rembourser le cas échéant.
La loi d’indigénisation était destinée, selon le président Robert Mugabe, à corriger certains déséquilibres nés de la période coloniale. Cependant, elle a été vivement critiquée par l’opposition et même par certains sympathisants de M. Mugabe. Beaucoup d’opposants voyaient en cette loi un moyen pour le président, d’enrichissement de ses amis.
Globalement mal accueillie, la loi a surtout touché les entreprises étrangères du secteur minier ,qui se sont retrouvées, pour la plupart, dans l’obligation de céder 51% de leurs parts à des partenaires locaux.
Depuis quelques années, le Zimbabwe fait face à une grave crise économique marquée par une hausse inquiétante du chômage et une baisse du taux de croissance. Avec la politique d’indigénisation, les choses ne se sont guère améliorées. Au contraire, les investissements dans le secteur minier ont considérablement chuté.
Selon des responsables gouvernementaux, la révision de la loi d’indigénisation devrait contribuer à améliorer l’image économique du pays.