Entré en session extraordinaire mercredi 30 juillet, le parlement malgache dans des discussions marathons doit se prononcer en douze jours sur douze projets de lois concernant entre autres domaines, les finances et la décentralisation.
Depuis sa prise de fonction le 25 janvier dernier, le nouveau régime malgache a été sérieusement critiqué. Ces derniers temps l’arrestation des deux journalistes et la publication récemment d’une lettre officielle interdisant la sortie du territoire national de certains personnalités, ont déchaîné un vent de critique sans précédent.
L’entrée en session extraordinaire pour les douze prochaines journées des parlementaires en vue de se prononcer sur 12 projets, vient combler le ras-le-bol populaire. Certains parlementaires comme Guy Rivo Randrianarisoa, questeur en charge de la bonne gouvernance de l’assemblée, en rappelant les va-et-vient entre la Chambre et les commissions, procédure obligatoire dans le vote d’une loi, ont souligné la difficulté de se prononcer sur tous ces projets : « Adopter douze projets de loi, en douze jours, risque d’être difficile ».
Poussant plus loin ses propos, il a soulevé le fait possible d’une manigance politique. « Il y a peut-être une idée politique là-dessous. Si l’Assemblée n’a pas le temps d’adopter ces douze projets de loi, le gouvernement peut les faire passer par ordonnances, c’est-à-dire, directement et sans débat ».En effet certains de ces projets de loi à l’instar du projet de loi sur la décentralisation ou du rectificatif de la loi des finances de l’année 2014, vu leur importance seront votés immanquablement, mais pour les autres la possibilité qu’ils soient réduits en des ordonnances reste forte.
Avec toutes les violations des institutions que ce régime a commises jusqu’à présent, il est sûr que l’intérêt populaire que défend généralement l’opposition parlementaire ne sera pas préservé en cas de législation par le recours aux ordonnances.