Le parlement burundais a adopté un projet de loi visant à créer de nouvelles taxes sur de nombreux produits de base et ce, malgré le désaccord de plusieurs formations politiques. Il prévoit notamment un droit de timbre de 380 francs burundais (0.25 $) sur les vins, les produits de beauté, le tabac, et les téléphones portables. D’autres taxes sont prévues pour le café, la farine, le sucre, et l’eau minérale. Il en est de même pour le carburant.
Selon le gouvernement, ces nouvelles impositions aideront à réduire le déficit budgétaire de l’année 2014 qui devrait, selon les prévisions, atteindre 44 milliards de francs burundais. Ces taxes devraient également contribuer à amasser des fonds pour la construction de nouvelles routes, et pallier le déficit énergétique actuel du Burundi. La sécheresse a en effet entraîné une forte baisse des réserves d’eau dans la principale centrale hydro-électrique du pays qui cherche à se détacher des bailleurs de fonds internationaux dont les contributions constituent 50% du budget de l’Etat.
Approuvé par les parlementaires issus du parti au pouvoir (Le CNDD-FDD), le projet de loi a toutefois été mal accueilli par les partis d’opposition, l’UPRONA et le FRODEBU NYAKURI. Ces derniers ont rejeté le projet, considérant que la création des nouvelles taxes ne fera qu’accentuer la pauvreté dans le pays. Pour Jean Minani, le président du Frodebu Nyakuri, augmenter les impôts sur les produits de base risque « d’affecter sérieusement la majorité des Burundais, déjà frappés par la pauvreté ».
Selon un récent rapport de la Banque Mondiale, le Burundi avec 10 millions d’habitants, figure parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. 81% de sa population vit en-dessous du seuil de pauvreté, indique le document.