De nombreux opposants se sont réunis lundi à Kinshasa (République Démocratique du Congo), pour manifester contre l’intention supposée du président Joseph Kabila de modifier la Constitution afin de briguer un troisième mandat en 2016.
Ce mouvement de contestation qui s’est déroulé sans incident, a vu la présence des représentants des deux principaux partis d’opposition, l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) et l’UNC (Union pour la Nation Congolaise). Il intervient alors que M. Kabila, au pouvoir depuis plus de dix ans, est soupçonné par l’opposition de vouloir augmenter le nombre de mandats présidentiels, qui est limité à deux conformément au texte de la Constitution. Pour le secrétaire général de l’UNC, Jean Bertrand Ewanga, « le président Kabila joue avec la démocratie , et cherche à instaurer une monarchie présidentielle ».
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a pour sa part estimé que les allégations de l’opposition relèvent de la spéculation. « Comment peuvent-ils débattre de la fin d’un mandat alors que celui-ci n’est qu’à mi-parcours? » s’est-t-il interrogé depuis Washington où il assiste au Sommet Etats-Unis – Afrique.
Pour rappel, Joseph Kabila a été porté à la tête de l’Etat congolais en 2001, après l’assassinat de son père. Deuis il est devenu officiellement président de la république en 2006, à l’issue des premières élections démocratiques jamais organisées en RDC. En 2011, il a été réélu face à Etienne Tshisekedi leader de l’UDPS, après un scrutin largement contesté et entaché d’irrégularités, selon les observateurs internationaux.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a, lors d’une récente visite en RDC, invité le président Kabila à respecter la Constitution, et à quitter le pouvoir en 2016 à la fin de son second et dernier mandat.