Les élections communales, qui pourraient ramener l’ordre constitutionnel à Madagascar après les troubles engendrés par les législatives et présidentielles de ce début d’année, ne sont pas toujours à l’ordre du jour.
Les Malgaches se demandent si ces élections auront-elles bel et bien lieu avant la fin de cette année. Le président Hery Rajaonarimampianina s’est voulu très rassurant sur cette question malgré qu’aucune échéance ne soit fixée. On pense que ces échéances pourraient ramener l’ordre et la stabilité perdus lors des dernières législatives et présidentielles.
Le mutisme des autorités, pour une bonne frange de la population est taxé de « tergiversations suspectes ». Pour le Sefafi, observatoire de la vie publique malgache, la tenue de ces élections ne saurait être retardée plus longtemps encore. Les mandats des maires et des conseillers communaux ayant expiré il y a deux ans, ces élections s’imposent pour la continuité de l’action municipale.
En fait, suite à l’expiration des mandats, dans certaines villes, le fonctionnement des mairies est assuré par des « délégations spéciales » nommées par le pouvoir central, procédé contesté par les Malgaches. Acculé par le Sefafi de repousser éternellement ces élections, le ministre de l’Intérieur s’exprimant pour le compte du gouvernement déclare étrangement qu’il est « loin de nous l’idée de faire traîner les choses, mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs ».
Sur le plan technique, la tenue de ces élections communales reste possible avant la fin de cette année. Mais il faudra que le gouvernement mette rapidement en place sa fameuse loi de décentralisation et que la commission électorale arrive à lever la somme de 7 millions de dollars (en plus de 4 dont il dispose actuellement), afin de sortir le pays de la crise institutionnelle actuelle.