L’ex-coalition rebelle centrafricaine Séléka a annoncé lundi qu’elle ne fera pas partie du gouvernement qui sera prochainement formé par le nouveau Premier ministre Mahamat Kamoun.
Elle estime en effet ne pas avoir été consultée par la présidente de transition Catherine Samba Panza avant la désignation du nouveau Chef de gouvernement. « La présidente n’a pas tenu compte des avis de la Séléka », a déclaré le porte-parole de l’ex-rebellion Abou Mal Mal Hissène, tout en précisant que la Séléka n’a appris la nomination de M. Kamoun que par le biais de médias étrangers.
De son côté, la présidence, par la voix de son porte-parole Clément Anicet Guiyama Masogo, affirme avoir « reçu presque toutes les entités nationales au cours des différentes consultations ayant précédé le choix du nouveau Premier ministre ». Ajoutant que « les douze entités ont étés invitées chacune, à proposer un Premier ministre. Au total neuf candidatures ont été reçues, mais la Séléka n’a rien proposé », souligne M. Masogo.
Le nouveau Premier ministre Mahamat Kamoun a été, de mars 2013 à janvier 2014, directeur de cabinet de Michel Djotodia, leader de la Séléka, alors au pouvoir. M. Djotodia avait par la suite été contraint de quitter le pouvoir en même temps que la Séléka dissoute, suite à une intervention militaire de la France et de l’Union Africaine.
Réorganisée en mai dernier, la Séléka a désormais établi son état-major principal dans le nord de la Centrafrique, où elle demeure très influente. L’ex-coalition, qui est par ailleurs confrontée à des divisions internes, a récemment rejeté l’accord de paix signé fin juillet à Brazzaville. Un accord qui avait été obtenu après de tumultueuses négociations, et dont le succès est mis en doute par plus d’un.