Elu à 32 voix sur 44 après un second tour de scrutin, Amaju Pinnick, président de la Fédération de l’Etat du Delta (sud du Nigéria), devient le nouveau président de la Fédération nigériane de football (NFF). Son élection est censée mettre fin à une longue crise entre la NFF et la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). Mais elle s’est déroulée dans des conditions aussi ambigües que la gestion de la fédération nigériane.
Le scrutin qui s’est tenu mardi dernier dans l’Etat de Warri a été le théâtre de nouvelles intrigues qui, selon certains journalistes, cachent mal l’influence du pouvoir politique dans le choix du nouveau président. En effet, la victoire du patron du club Warri Wolves a eu lieu après la disqualification du grand favori, l’homme d’affaires Shehu Dikko, qui était déjà en tête du scrutin. Selon le comité d’organisation du vote, ce dernier a été disqualifié. Mais il est à signaler que son retrait n’a été prononcé qu’après l’interpellation inopinée de Samson Ebomhe, directeur des opérations dudit scrutin, retardant par ailleurs son déroulement. Emmené par les services de renseignements gouvernementaux ce dernier, une fois de retour dans la salle du vote, a déclaré l’élimination de M. Dikko, qu’il a justifiée par l’absence du favori à la session du vote.
Depuis la fin du Mondial 2014, le pouvoir nigérian tente d’exercer un certain contrôle sur le fonctionnement de la NFF. En effet, du retour du Brésil, le président sortant de la fédération nigériane de football a été accusé de corruption et arrêté. Le gouvernement est alors intervenu pour nommer un administrateur provisoire. Ce qui a valu au Nigéria d’être suspendu des compétitions internationales par la FIFA pour ingérence politique.
L’élection de mardi dernier devrait donc mettre un terme aux nombreux problèmes que traverse l’équipe tenante du titre de la Coupe d’Afrique des Nations.