Lundi, le groupe centrafricain d’autodéfense anti-Balaka a demandé à ses représentants au gouvernement de s’en retirer, estimant que « les autorités de transition n’inspirent plus confiance ».
Les dirigeants de cette milice à dominante chrétienne ont également réclamé la démission de la présidente de transition, Catherine Samba Panza. « Nous pensons que Mme Samba Panza n’est plus à la hauteur des attentes du peuple centrafricain. Le mouvement anti-Balaka lui donne 48 heures pour quitter ses fonctions », a déclaré Patrice Edouard Ngaissona, coordonnateur national des anti-Balaka.
Pour rappel, le gouvernement d’ouverture, qui comprend des représentants des groupes armés et de la société civile, a été formé fin août après d’intenses négociations.Les anti-Balaka y sont représentés, entre autres, par les ministres du Tourisme et de l’Environnement. Cependant,Patrice Edouard Ngaissona estime que les autorités de transition ne font pas assez d’efforts pour favoriser la paix, et mener à bien la transition.
Les anti-Balaka soupçonnent notamment la présidente de transition d’avoir détourné un don de 10 millions de dollars accordé récemment par l’Angola. Accusations que cette dernière a niées la semaine dernière. Ils désapprouvent également l’intention de Mme Samba Panza d’engager des soldats tchadiens pour assurer sa sécurité personnelle. « Tout cela n’est pas de nature à favoriser la paix », estime M. Ngaissona.
Mme Catherine Samba Panza est arrivée au pouvoir en janvier 2014, après le départ forcé de Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka. Depuis, l’instabilité continue à régner dans le pays plongé dans une grave crise depuis mars 2013. Cette crise, Faut-il le rappeler, a été déclenchée par le coup d’Etat conduit par la Séléka après avoir renversé le président François Bozizé. Suite à cet évènement, la Séléka, groupe majoritairement musulman, s’est retrouvée confrontée aux miliciens anti-Balaka, dans des affrontements qui ont fait des milliers de victimes.