Un organe judiciaire égyptien a demandé au gouvernement de modifier certaines dispositions de son projet de loi anti-terroriste tout en fermant l’œil sur l’un des passages les plus controversés, qui touche à la liberté de la presse, ont releé lundi, des responsables et des médias égyptiens.
Le Conseil suprême de la justice n’a pas remis en question la disposition qui permet aux autorités de prendre des mesures légales contre les journalistes donnant des bilans d’attentats en contradiction avec les communiqués officiels, infraction passible d’un minimum de deux ans de prison.
La plus haute autorité judiciaire d’Egypte a toutefois exigé des aménagements pour une mesure créant des tribunaux anti-terroristes spéciaux, ainsi que pour une disposition ne rendant pas obligatoire la présence à son procès d’un accusé en détention.
Ce projet de loi a été conçu dans la foulée des attaques coordonnées d’un groupe armé égyptien lié à l’organisation Etat islamique (EI) visant des bases militaires dans le Nord-Sinaï, qui ont ensuite entraîné de violents combats entre l’armée et ces jihadistes.
L’armée a reconnu que 21 soldats avaient été tués dans ces attaques, mais des médias avaient rapporté des bilans plus lourds en citant des responsables de la sécurité.
Le gouvernement pourrait faire les changements demandés dès lundi, selon un responsable. Il a toutefois précisé que les critiques de groupes de défense des droits de l’Homme et du syndicat égyptien de la presse concernant l’article sur la couverture médiatique des attaques étaient une « réaction exagérée ». « Il y a beaucoup de garde-fous » dans ce texte, qui prévoit que « la fausse information soit rapportée intentionnellement, avec malveillance », pour pouvoir être appliqué, a-t-il assuré.