L’Ethiopie doit faire plus en matière de droits de l’Homme, a affirmé lundi à Addis Abeba le président américain Barack Obama, lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.
« Il reste du travail et je pense que le Premier ministre est le premier à admettre qu’il y a encore à faire », a-t-il dit. Un peu plus tôt, M. Hailemariam avait lui-même assuré que l’engagement de son pays envers la démocratie est réel. L’Ethiopie, partenaire des Etats-Unis dans la lutte antiterroriste dans la région, est régulièrement accusée de bafouer les droits de l’Homme et de faire taire les voix dissidentes.
La coalition au pouvoir, qui règne sur l’Ethiopie depuis un quart de siècle, vient encore de rafler tous les sièges au Parlement lors des dernières législatives. « Je crois que quand toutes les voix peuvent se faire entendre, un pays est plus fort, a plus de succès », a encore dit M. Obama, ajoutant cependant que son pays croyait dans les promesses de l’Ethiopie et de son peuple.
Barack Obama a, par ailleurs, salué le rôle de l’Ethiopie dans la lutte contre les islamistes somaliens shebab en Somalie. L’Ethiopie est un partenaire-clé des Etats-Unis en matière de sécurité dans la Corne de l’Afrique. Le pays participe à une force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) qui combat les shebab aux côtés de l’embryon d’armée somalienne. Washington mène quant à elle de régulières attaques de drones contre les islamistes.
Le président Barack Obama a également salué la coopération régionale contre les shebab et a affirmé qu’il fallait maintenir la pression sur eux. Dimanche, les islamistes ont à nouveau perpétré un attentat au véhicule piégé contre un hôtel de Mogadiscio abritant les ambassades de Chine, du Qatar et des Emirats arabes unis qui a fait au moins 13 morts.
« Une des raisons pour lesquelles nous voyons les shebab reculer en Afrique de l’Est est que nous avons nos équipes régionales avec des forces locales. Nous n’avons pas besoin d’envoyer nos propres Marines sur place pour combattre: les Ethiopiens sont des combattants suffisamment aguerris et les Kényans et les Ougandais font sérieusement leur travail en Somalie », a-t-il ajouté.
L’Amisom est composée de contingents éthiopien, kényan, ougandais, burundais et djiboutien. A Addis Abeba, le président américain a par ailleurs dénoncé la détérioration continue de la situation au Soudan du Sud, le plus jeune pays du monde ravagé par 19 mois de guerre civile.
Malheureusement, la situation continue de se détériorer. La situation humanitaire s’aggrave, a-t-il dit, tout en appelant à un accord de paix entre belligérants dans les prochaines semaines. Le conflit sud-soudanais a déjà fait des dizaines de milliers de morts et chassé plus de 2,2 millions de personnes de chez elles.