La fouille samedi à l’aéroport parisien d’Orly du ministre algérien de la Communication est un « incident particulièrement regrettable » et les autorités françaises travaillent pour qu’un tel événement « ne se reproduise plus », a déclaré lundi le ministère français des Affaires étrangères.
« Nous sommes attachés à faciliter les démarches et déplacements en France des hautes personnalités étrangères. Nous travaillons avec le ministère de l’Intérieur et la direction du groupe Aéroports de Paris pour que ce type d’incident particulièrement regrettable ne se reproduise plus », a déclaré lors d’un point de presse, le porte-parole du ministère, Romain Nadal.
Le ministère algérien des Affaires étrangères avait annoncé dimanche avoir convoqué l’ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, pour protester contre le traitement « inacceptable » dont a fait l’objet samedi le ministre Hamid Grine, détenteur d’un passeport diplomatique.
Selon le ministère algérien, deux cas similaires ont été déjà enregistrés par le passé, concernant Abdesselam Bouchouareb (Industrie) et Abdelmadjid Tebboune (Habitat), mais le Quai d’Orsay n’évoque pas dans sa réponse ces éventuels précédents.
Cet accroc diplomatique a suscité des réactions indignées de la presse à Alger, où le quotidien Liberté évoque une « fouille intrigante » du ministre. Selon le journal, Grine se trouvait dans le salon d’honneur de l’aéroport d’Orly quand il s’est vu remettre par un diplomate de son pays un message dans lequel la police des frontières l’invitait à « passer à la fouille ».
Malgré un ordre de mission et son passeport diplomatique, ses protestations n’ont pas été entendues par les agents en poste qui ont fait valoir des « ordres » qu’ils sont « tenus d’exécuter », poursuit Liberté, précisant que la fouille a duré cinq minutes.
Le quotidien En-Nahar parle de son côté d’une « procédure abusive » et d’un « outrage » au ministre « ne pouvant être que le fait de parties françaises qui souhaitent provoquer une crise diplomatique » entre Alger et Paris.
Cette affaire survient alors que les relations bilatérales, souvent compliquées, ont connu ces dernières années une évolution positive, tant au niveau politique qu’au niveau économique, sous la présidence de François Hollande.
La mésaventure vécue samedi, par le ministre algérien de la Communication n’est pas sans rappeler la fouille approfondie dont avait été victime en mars 2014, cette fois à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar.