Des médias marocains ont révélé cette semaine, que des commis de l’Etat, le Wali (préfet) de la région de Rabat-Kenitra-Salé ainsi que deux ministres ont obtenu des terrains du domaine public, à des prix dérisoires comparés au prix du marché de l’immobilier.
Des militants de la Société civile et des dirigeants de l’opposition ont demandé l’ouverture d’une enquête sur un scandale d’Etat qui enfle depuis quelques jours au Maroc.
Selon les médias qui détiennent l’information, dans le quartier huppé de Rabat, où se trouvent les terrains en question, le mètre carré se vend au prix moyen de 2500 dollars, mais ces personnalités publiques ont été favorisées en l’obtenant pour 32 ou 34 dollars le mètre carré.
Parmi les bénéficiaires de ces tarifs très avantageux figurent notamment les ministres de l’Intérieur et des Finances, un général et le patron de Maroc Télécom .
Ces révélations ont suscité l’ire des Marocains sur les réseaux sociaux et de la société civile, à quelques mois des élections législatives prévues en octobre prochain. Les internautes dénoncent un traitement illégal et un groupe d’activistes a même lancé une campagne pour critiquer la mauvaise et injuste répartition des biens de l’Etat.
Ces militants réclament une enquête pour élucider ces révélations. En réaction à cette polémique, le ministre de l’Intérieur a soutenu que ces terrains ne sont pas uniquement réservés aux simples fonctionnaires de l’Etat, mais également à d’autres officiels.
Les deux ministres concernés avaient réagi dimanche à ces informations affirmant dans un communiqué que «ce terrain faisait partie d’un lotissement résidentiel destiné aux fonctionnaires et serviteurs de l’Etat».
Ils ont dénoncé «une campagne tendancieuse» dirigée par «un parti politique et des médias qui lui sont favorables», en allusion au parti islamiste Justice et développement (PJD) du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane qui dirige actuellement une coalition gouvernementale dont les deux ministres sont des technocrates indépendants.
Dans leurs réactions, les défenseurs des dignitaires incriminés avancent que les conditions d’acquisition de ces biens sont légales. En vertu d’un décret, une partie du parc foncier du Royaume est en effet réservé «aux fonctionnaires et serviteurs de l’Etat» à des conditions avantageuses financièrement parlant.