Après avoir servi dans les forces de l’Union Africaine et des Nations Unies en République Centrafricaine (RCA), près de cent cinquante policiers congolais réclament depuis plusieurs jours, le payement des arriérés de leurs pécules aux autorités de leur pays.
Il s’agit en effet de 21 mois d’arriérés de solde, d’un montant évalué à plusieurs milliers de dollars, pour chacun de ses policiers congolais, rentrés de mission depuis janvier 2016.
Alors que certains de ces soldats se disent menacés par des membres de leur hiérarchie depuis qu’ils ont commencé à réclamer le paiement de leur argent, nombre d’entre eux tiennent depuis une dizaine de jours déjà, un sit-in devant le siège de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco), à Kinshasa.
«Personne n’est venu nous dire quand nous serons payés. Le fait de poser la question a créé un climat de mécontentement chez nos chefs, qui ont décidé de nous arrêter», s’est plaint l’un des policiers, ajoutant que «Deux d’entre nous ont été arrêtés et les autres sont traqués».
Du côté du commandement de la police congolaise, on reconnait certes un défaut de payement tel que évoqué par les plaignants, mais ils expliquent ce retard par «raisons d’ordre administratif». Le chef de la police congolaise, le général Charles Bisengimana, dément d’ailleurs des allégations de détournement des fonts destinés aux soldats rentrés de mission, et déplore la démarche menée par ses subordonnés.
«Il est interdit aux policiers de faire collectivement des réclamations, c’est ce qu’ils ont fait. C’est pour cette raison que les services de la police les ont interpellés», a-t-il argué.
Le paiement des policiers de la mission conjointe de l’UA et de l’ONU en RCA, doit provenir des deux institutions aux autorités congolaises qui, à leur tour, procèderont au paiement des soldats. Et du côté de l’Union Africaine, l’on estime avoir déjà décaissé une partie du montant. Et l’institution africaine conditionne le décaissement du montant restant à la présentation de pièces justificatives de l’usage des premiers fonds, par les autorités congolaises.