Le président de la Commission d’Ethique et anticorruption (EACC) du Kenya, Philip Kinisu, a démissionné ce mercredi, alors qu’il faisait l’objet d’une enquête décidée par le parlement, pour de présumés conflits d’intérêts, portant sur l’obtention de contrats publics par une société appartenant à sa famille.
«J’ai remis aujourd’hui ma démission du poste de président de l’EACC à son Excellence le Président», a indiqué Philip Kinisu dans un communiqué, estimant que sa présence à la tête de l’EACC était devenue impossible.
A la veille de cette démission, les députés kényans avaient adopté un rapport parlementaire recommandant la formation d’un tribunal devant déterminer si Kinisu devait être démis de ses fonctions.
Une société appartenant à sa famille, Esaki Limited, a en effet obtenu des contrats lucratifs auprès d’organismes gouvernementaux, notamment le Service national pour la jeunesse, mélange de service militaire et service civil au cœur d’un scandale de corruption. «Une attention et des ressources publiques importantes sont consacrées à cette affaire plutôt qu’à la lutte contre la corruption», a soutenu Kinisu, expliquant avoir démissionné pour que «l’attention soit consacrée à la lutte contre la corruption comme il se doit».
Philip Kinisu clame toutefois son innocence, assurant que si la société en question, Esaki Limited, appartient bien à sa famille et est gérée par son épouse, il a démissionné en 2008 de son poste de directeur de la société, soit avant sa nomination à l’EACC, en 2015.