Les autorités soudanaises ont menacé, dimanche, de fermer les frontières du Soudan avec leur voisin du sud, si Juba ne «respecte pas son engagement à expulser les groupes insurgés qui combattent les forces armées de Khartoum».
Le vice-président du Soudan du Sud, Taban Deng, avait assuré que « Juba allait expulser les rebelles sous 21 jours après son voyage à Khartoum le 21 août 2016, a indiqué le ministre d’Etat soudanais aux Affaires étrangères, Kamal Ismail. « Si le gouvernement du Soudan du Sud ne respecte pas cet engagement, le gouvernement du Soudan fermera la frontière et arrêtera d’envoyer de l’aide humanitaire au Soudan du Sud», a prévenu le ministre d’Etat, cité par le Sudan Media Centre, une agence de presse proche du pouvoir.
Les relations entre les deux pays sont tendues depuis la sécession du Soudan du Sud en juillet 2011, devenu Etat indépendant après un accord de paix qui avait mis fin à une longue et dévastatrice guerre civile. Khartoum et Juba s’accusent mutuellement de soutenir des rebelles sur leurs territoires respectifs. Khartoum a notamment accusé régulièrement son voisin du Sud de soutenir des groupes rebelles dans les Etats soudanais du Darfour, du Nil-Bleu ou celui du Kordofan-Sud.
Le président soudanais Omar el-Béchir avait ordonné la réouverture de la frontière contestée entre les deux pays en janvier dernier, près de quatre ans après une dispute qui avait dégénéré en conflit armé en 2012. Les deux pays ont toujours d’importants contentieux en suspens, notamment sur le statut de la région frontalière d’Abyei et sur les redevances que devrait payer Juba pour l’utilisation d’un pipeline traversant le Soudan afin d’exporter son pétrole.
En juin 2016, des ministres soudanais et sud-soudanais s’étaient déjà rencontrés à Khartoum pour tenter de trouver des solutions à ces différends.