Le Burundi a annoncé hier mardi, la suspension de toute forme de collaboration avec le bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Bujumbura, qu’il accuse de « complicité » dans l’élaboration d’un rapport accablant pour le pouvoir.
Dans communiqué, le gouvernement burundais précise avoir demandé au bureau onusien de « désigner une équipe pour renégocier l’accord liant les deux parties, notamment le mandat, la durée et la taille» de la structure au Burundi.
Déjà la veille, Bujumbura avait déclaré persona non grata, trois experts des droits de l’homme de l’ONU qui, dans leur rapport publié le 20 septembre, avaient accusé le gouvernement burundais de « violations graves » des droits de l’homme et mis en garde contre de possibles «crimes contre l’humanité».
Réagissant à l’interdiction de séjour au Burundi imposée à ces trois experts, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric a exprimé la désapprobation des Nations unies. « Il est crucial que le Burundi et tout autre pays coopèrent totalement avec le mécanisme de protection des droits de l’homme de l’ONU, y compris en travaillant avec ceux qui le représentent », avait-il souligné.
Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015, sa candidature à un troisième mandat, qu’il a obtenu en juillet de la même année, au terme d’une élection boycottée par l’opposition. Les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit discuter de cette crise ce jeudi, et entendre notamment un rapport de son émissaire dans le pays, le marocain Jamal Benomar.