Après un premier report fin janvier dernier, le procès des «disparus du Novotel» reprend ce mardi à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Sur le banc des accusés, se trouvent dix Ivoiriens, majoritairement des militaires, accusés pour des faits remontant à la période de crise postélectorale dans le pays, en 2011.
Ces mis en cause devront répondre de plusieurs chefs d’accusation, notamment «arrestation illégale, séquestration avec violences, assassinat et complicité d’assassinat, disparition de cadavres», indique la justice.
« Le procès doit s’ouvrir en principe ce mardi. On n’a reçu aucun changement de date à ce jour», assurait ce lundi, Me Ange Rodrigue Dadjé, l’un des avocats de la défense. «S’il y a absence, ils (les accusés, ndlr) seront jugés par contumace», a renchéri son collègue, Me Mathurin Dirabou, faisant allusion à la précédente audience, qui avait été reportée peu après son ouverture le 31 janvier.
Pour justifier ce report, le président de la Cour, le juge Mourlaye Cissoko, avait fait état de l’absence de cinq accusés sur les dix, soulignant que «pour des raisons matérielles, ces personnes n’étaient pas assistées par des avocats».
De leur côté, les avocats français des familles des victimes, le bâtonnier Pierre Olivier Sur et Me Clémence Witt, avaient dénoncé ce report, y voyant une manœuvre pour encore retarder le procès. « Au bout de cinq ans, il est inadmissible que cette affaire ne soit pas jugée », s’était emporté Me Pierre Olivier Sur.
Parmi les mis en cause, on cite entre autres, l’ancien commandant de l’ex-garde républicaine, Bruno Dogbo Blé, les colonels Jean Aby et Léopold Mody Ohoukou, mais aussi Osée Loguey, ex-commissaire de police.
Il leur est reproché d’avoir pris part au rapt et à l’assassinat, le 4 avril 2011 à Abidjan, de Stéphane Frantz Di Rippel, alors directeur de l’hôtel Novotel d’Abidjan, de Yves Lambelin, directeur général du géant ivoirien de l’agro-industrie, Sifca, mais aussi de son collaborateur béninois Raoul Adeossi et du Malaisien Chelliah Pandian, directeur d’une filiale de Sifca.
Le corps d’Yves Lambelin est le seul à avoir été formellement identifié. La mort des trois autres victimes a été établie sur la base de témoignages et d’indices. Leurs corps ont été jetés dans la lagune d’Abidjan, capitale économique ivoirienne.