Le Syndicat kenyan des praticiens, pharmaciens et dentistes (KMPDU) a annoncé mardi soir, qu’un accord a été trouvé avec le Gouvernement, marquant ainsi la fin de la longue grève de trois mois, qui a paralysé le secteur sanitaire du pays.
«En tant que syndicat des médecins, nous avons conclu un accord de retour au travail avec le gouvernement, qui met fin à la grève des médecins qui a durement affecté le pays pendant 100 jours», a annoncé hier mardi, à la télévision nationale, le Secrétaire général du KMPDU, Ouma Oluga.
Selon lui, l’accord signé ne porte que sur la fin du mouvement et de nouvelles discussions doivent parachever «sous 60 jours» les négociations salariales.
«Ce que nous avons signé aujourd’hui avec les représentants syndicaux de médecins, c’est un accord de compromis qui ouvre la voie à de futures négociations sur les demandes d’augmentations de salaires», a confirmé de son côté, Peter Munya, président du Conseil des gouverneurs, qui rassemble les gouverneurs des 47 comtés du Kenya.
Les médecins réclament depuis le début de leur mouvement, une importante revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail, y compris de meilleurs équipements dans les hôpitaux publics. Ils dénonçaient également la corruption endémique dans le pays.
A l’approche des élections prévues en août prochain, la grève des médecins était devenue un dossier épineux et potentiellement dommageable pour le président Uhuru Kenyatta, qui briguera un second mandat.
Souvent critiqué de ne pas s’impliquer personnellement dans ce dossier, le président Kenyatta était finalement sorti de sa réserve, la semaine dernière, pour s’en prendre violemment aux quelque 5.000 médecins des hôpitaux publics, les accusant de recourir au «chantage», et menaçant de les radier de ce corps de métier. Des menaces qui n’ont eu aucun effet sur le mouvement des médecins.