L’ex-première dame du Nigeria, Patience Jonathan a remporté une première bataille contre l’agence antifraude et anticorruption du Nigeria (EFCC). La justice du pays vient d’ordonner le dégel d’une partie des avoirs de l’épouse de l’ex-président nigérian, Goodluck Jonathan.
Les comptes de Patience Jonathan avaient été bloqués dans le cadre d’une enquête sur des détournements de fonds dans lesquels elle était supposée impliquée.
Le juge Justice Mojisola Olatoregun a donné, partiellement à ce stade, raison à Mme Jonathan. L’épouse de l’ancien président Goodluck Jonathan avait porté plainte en septembre, contre l’agence EFCC, pour la saisie d’un total de 15,6 millions de dollars qu’elle détenait sur plusieurs comptes bancaires.
Accusée « d’abus de procédure », l’EFCC devra débloquer les 5,8 millions de dollars détenus sur un compte au nom de l’ex-première dame et saisis le temps de l’enquête pour « suspicion de fraudes ». Mais d’autres comptes détenus par son entourage, qu’elle affirme être en fait les siens et dont elle exigeait également le dégel dans sa plainte, ne sont pas concernés par ce jugement.
A l’appui de cette plainte, ses avocats avaient alors affirmé que la saisie constituait un «harcèlement» visant à empêcher leur cliente d’accéder à ses fonds personnels, portant «atteinte à ses droits fondamentaux». Mme Jonathan avait assuré que la somme de 15,6 millions de dollars était notamment destinée à payer ses frais médicaux à l’étranger.
L’affaire dans laquelle enquête l’EFCC met en cause des proches de l’ancien président Jonathan, dont Waripamo Dudafa, son ancien conseiller spécial pour les affaires intérieures, ainsi que des hauts cadres d’entreprises, accusés d’avoir blanchi des millions de dollars issus de fonds publics.
Le président Muhammadu Buhari, qui a succédé à Jonathan en 2015, a fait son cheval de bataille, la lutte contre la corruption qui gangrène presque tous les secteurs privés et publics au Nigeria.