Sur instruction personnelle du président camerounais, Paul Biya, la connexion internet a été rétablie dans les régions anglophones du Cameroun, notamment dans le Nord-Ouest et le Sud-Est. Ces zones du pays avaient été privées du réseau durent trois mois, pour minimiser l’impact de la crise anglophone.
«Instruction a été donnée, sur ordre du président Biya, aux opérateurs de la téléphonie de rétablir internet dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest avec effet immédiat», a confirmé le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary. Ainsi, le réseau a été rétabli ce jeudi vers 18h, heure locale.
«Les conditions ayant présidé à la suspension provisoire d’internet dans cette partie du territoire national ont fortement évolué», indique un communiqué gouvernemental signé par Issa Tchiroma Bakary. «Le niveau de la violence a baissé, les journées ‘’ville morte’’ n’ont plus lieu d’être, les étudiants sont en classe et la vie retrouve son cours normal», a détaillé le porte-parole du gouvernement.
Mais, prévient le communiqué, «le gouvernement de la république se réserve le droit de prendre (…) les mesures appropriées pour éviter qu’internet ne soit utilisé à nouveau pour susciter la haine et la discorde entre Camerounais, ou pour créer des troubles à l’ordre public».
Le 17 janvier, les quatre opérateurs présents au Cameroun, dont le sud-africain MTN et le français Orange, avaient prévenu leurs abonnés du nord-ouest et du sud-est, deux régions où vit majoritairement la minorité anglophone du Cameroun, en brouille avec le gouvernement, que les services internet n’étaient plus disponibles dans ces régions pour des raisons «indépendantes de (leur) volonté».
Fin mars, la ministre des Télécommunications avait pour la première fois, reconnu à demi-mot, que les autorités étaient à l’origine de la coupure, la plus longue jamais enregistrée en Afrique. Une tentative pour le pouvoir, d’étouffer les vives contestations qui animent ces deux régions anglophones du pays, qui se sont traduites depuis novembre 2016, par de nombreuses grèves et appels à des journées villes mortes.