Les ennuis judiciaires n’en finissent pas pour l’opposante rwandaise Diane Rwigara et sa famille. Après une série de gardes à vue, l’opposante, sa mère et sa sœur ont été inculpées mardi pour «incitation à l’insurrection ».
L’opposante Rwigara et sa famille avaient été soumises à des interrogatoires quasi quotidiens pendant les trois premières semaines de septembre, au Centre d’investigation de la police rwandaise, puis placées en garde à vue le 22 du même mois.
Diane Rwigara est par ailleurs poursuivie pour contrefaçon de documents dans le cadre de sa tentative de candidature à la présidentielle du mois d’août, alors que sa mère est poursuivie pour «pratiques sectaires».
Les accusations d’évasion fiscale, initialement évoquées par la police, n’ont finalement pas été retenues contre la famille Rwigara.
Il y a quelques jours, l’opposante dénonçait dans une interview, le caractère politique de ses ennuis judiciaires, ajoutant que la police lui avait confisqué ses papiers d’identité, ordinateurs et autres téléphones. «Je suis punie pour m’être levée contre l’oppression et dire ce que je pense», avait-elle déclaré.
Diane Rwigara est la fille d’Assinapol Rwigara, un important entrepreneur rwandais qui avait fait fortune dans l’industrie et l’immobilier. Dans les années 1990, Assinapol Rwigara avait largement financé le Front patriotique rwandais (FPR) de M. Kagame avant que celui-ci ne renverse le pouvoir extrémiste hutu en juillet 1994, mettant fin au génocide.