Les mobilisations populaires à caractère politique sont désormais interdites au Togo durant les jours ouvrables, ont annoncé hier mardi en conférence de presse, le ministre togolais de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Payadowa Boukpessi et son collègue de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehane.
Pour les deux ministres, la décision d’interdire ces mobilisations en semaine tient compte des «désagréments» que les dernières marches de l’opposition ont causés à la population. Ainsi, en semaine, précise le ministre Payadowa Boukpessi, les manifestations doivent se faire désormais «en lieu fixe». En week-end, les manifestants peuvent marcher et tenir un meeting.
Il ne s’agit pas, selon le gouvernement, d’une entorse à loi garantissant la liberté de manifester au Togo, mais plutôt, de «l’application intégrale de la loi dans sa rigueur».
Cette décision intervient alors que le pays vit depuis août 2017 au rythme des manifestations de l’opposition qui réclament le retour à la constitution de 1992, le vote de la diaspora, ou encore, le départ pur et simple du président Faure Gnassingbé. De nouvelles mobilisations sont d’ailleurs prévues les 18 et 19 octobre prochains, pour les mêmes revendications.
Dans le camp de l’opposition, l’on voit en cette décision «unilatérale» du gouvernement une volonté affirmée de museler le peuple, en l’empêchant d’exercer un droit pourtant garanti par les textes du pays.
Pour tenter d’aider la classe politique togolaise à trouver un terrain d’entente, le déplacement à Lomé, d’un pool de cinq chefs d’Etat ouest-africains est annoncé pour plancher sur ce différend. Cette délégation sera composée des présidents du Bénin, Patrice Talon, du Burkina Faso, Roch-Marc Christian Kaboré, du Ghana, Nana Akufo-Addo, de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara et du Niger, Mahamadou Issoufou.