Jean-Christophe Owono Nguema, vice-président du sénat au Gabon, doit répondre ce 30 octobre devant la gendarmerie de Libreville, de ses propos tenus lors d’un entretien télévisé, jugés inacceptables par le procureur de la République.
Lors d’un entretien à TV5 Monde le 19 octobre, Nguema avait en effet appelé à «contrer» le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba «sur le terrain» et dénoncé la «monarchisation» du Gabon, en référence au projet de révision de la Constitution qui agite la classe politique du pays depuis une semaine. Le texte, adopté fin septembre en Conseil des ministres, modifie une quarantaine d’articles sur 119, et devrait être débattu au Parlement dans les semaines à venir.
Selon le procureur de la République, Steeve Ndong Essame, les propos de M. Nguema pourraient constituer «un délit flagrant», voire «une incitation à la révolte».
M.Nguema, sénateur proche du parti Union Nationale (UN, opposition), a dit qu’il ne se rendrait pas à la Direction régionale de recherches (DGR, organe de renseignement de la gendarmerie nationale), arguant de son immunité parlementaire, selon une vidéo postée samedi par ses partisans sur les réseaux sociaux.
Mais, prévient le procureur Essame, la DGR «pourra utiliser ses propres moyens», si l’intéressé ne se présente pas à sa convocation, rappelant que le «flagrant délit» permet une levée de l’immunité parlementaire.