Le groupe français Bolloré a réagi hier mardi, après la mise en garde-à-vue en France, de son PDG Vincent Bolloré ainsi que certains de ses cadres, dans une affaire de corruption concernant des concessions portuaires en Guinée et au Togo.
Vincent Bolloré était entendu hier sur les circonstances dans lesquelles son groupe s’est vu attribuer la gestion des ports autonomes de Lomé et de Conakry.
En effet, les juges d’instruction soupçonnent les dirigeants du groupe français Bolloré d’avoir utilisé leur filiale de communication, Havas, pour faciliter l’arrivée au pouvoir des présidents Alpha Condé en Guinée et Faure Gnassingbé au Togo, en assurant des missions de conseil sous-facturées et ce, dans le seul objectif d’obtenir la concession des principaux ports de ces pays.
Dans un communiqué de presse hier mardi, le groupe français a «formellement» rejeté ces accusations de corruption, soutenant que les concessions des ports en question ont été obtenues grâce à «l’expérience reconnue» du groupe, ses capacités financières, son expertise portuaire de plus de 30 ans, et aux investissements qu’il réalise sur le continent africain.
Il assure par ailleurs, que le lien établi entre l’obtention de ces concessions et les opérations de communication de sa filiale Havas, est «dénué de tout fondement économique et révèle d’une méconnaissance lourde de ce secteur industriel».
En avril 2016, le siège du groupe Bolloré en France avait été perquisitionné dans le cadre de cette affaire, portée devant la justice par Jacques Dupuy Dauby, un ancien associé de Vincent Bolloré, avec qui il a été en accrochage dans la concession du port autonome de Lomé.
Selon la presse française, la police avait saisi lors de cette perquisition, de nombreux documents qui révèlent les pratiques du groupe Bolloré au Togo et en Guinée, corroborant ainsi l’hypothèse d’une sous-facturation des prestations d’Havas, au bénéfice des présidents togolais et guinéen.