L’ex-première dame de la Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo qui vient de retrouver sa liberté grâce à l’amnistie décrété par le président Alassane Ouattara, ne compte pas se mettre à disposition de la Cour pénale internationale (CPI), qui la poursuit pour «crimes contre l’Humanité».
Cette cour qui avait émis un mandat d’arrêt international contre l’épouse de l’ex-président ivoirien Laurent Gbabo, a indiqué jeudi au lendemain de sa libération, que ce mandat d’arrêt «est toujours en vigueur», rappelant à la Côte d’Ivoire «son obligation de remettre sans délai, Mme Gbagbo à la Cour». «Toute amnistie qui pourrait avoir été accordée n’a aucun impact sur les procédures devant la CPI», soutien la Cour de la Haye.
Réagissant ce vendredi à cette injonction, les avocats de Simone Gbagbo ont annoncé qu’ils engageront dès septembre prochain, une procédure pour annuler les poursuites de la CPI contre leur cliente.
Le mandat d’arrêt de la CPI contre Simone Gbagbo remonte à février 2012. Mais en 2016, le président Ouattara a déclaré qu’il «n’enverrait plus d’Ivoiriens» à la CPI, estimant que la Côte d’Ivoire avait désormais une «justice opérationnelle».
Son ancien rival Laurent Gbagbo et l’ancien ministre de la Jeunesse, Charles Blé-Goudé comparaissent pourtant devant cette cour de la Haye, pour de présumés crimes contre l’humanité lors de la crise de 2010-2011 qui a fait 3.000 morts.
La récente décision du président Ouattara d’amnistier quelques 800 personnes poursuivies dans le cadre de ces violences postélectorales, a été diversement appréciée dans le pays, surtout en ce qui concerne le cas de Mme Gbagbo.
Des ONG ivoiriennes et internationales ont dénoncé une «injustice» dans cette décision, y voyant «un geste de mépris pour les victimes, parce qu’il est évidemment trop facile de leur demander de pardonner après les crimes qui ont été commis» après la présidentielle de 2010.